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Retour sur… deux formations en catéchèse

Comme un coup d’œil dans le rétroviseur pour nous permettre de mieux aller de l’avant, nous vous partageons ici un compte rendu de deux formations organisées en début d’année par le SDC, avec sœur Agathe (mars 2024) et avec Catherine Ulrich (janvier 2024).


 

Il faut le dire d’emblée : sœur Agathe est avant tout connue pour ses chants, notamment ceux des livres-CD pour enfants (le prochain est déjà en préparation…). Mais cette religieuse a bien d’autres cordes à son arc. Elle a, par exemple, longuement coordonné la catéchèse dans sa paroisse de Nantes. C’est donc avec son expérience et sa sensibilité de catéchiste qu’elle s’est adressée aux catéchistes venus l’écouter.

Après avoir commencé par partager, sous forme de témoignage, quelques touches personnelles de son vécu, Sœur Agathe a particulièrement insisté sur un point : l’importance, en tant que catéchiste, de notre vie spirituelle. Dans un monde où les sollicitations sont multiples et omniprésentes, cultiver l’intériorité constitue un défi permanent. L’enjeu consiste alors à pouvoir se recentrer au-dedans de soi. Non pas par narcissisme ou égoïsme mais parce que Dieu habite précisément en nous. Dieu fait sa demeure en moi ! Si je me disperse au-dehors, je ne pourrai pas le rencontrer. C’est d’ailleurs le message de plusieurs de ses chansons : « Moi, je connais un long voyage pour aller voir Jésus ; il faut descendre de la tête au cœur » ; « Dieu habite en moi, chaque fois que j’aime » ; « Dieu est au ciel, c’qui veut pas dire dans les nuages : sachez que j’ai déjà le Ciel caché tout au fond de moi ». C’est ainsi que nous pourrons nous laisser regarder par Dieu, qui voit le bien que nous faisons.

Cultiver l’amitié avec Dieu, voilà l’une des pistes proposées. Pour cela, pas besoin de participer à la messe chaque jour (la messe est le sommet de la vie chrétienne, c’est vrai, mais cela veut aussi dire qu’il y a de nombreuses étapes qui mènent à ce sommet et qui valent la peine d’être franchies). Quelques minutes de recueillement quotidien peuvent être un premier pas. Ou ne jamais se lasser de s’émerveiller de la création (sœur Agathe ne s’est pas privée de louer la beauté des paysages valaisans !). Autrement dit, être dans l’action de grâce, avec ce point d’attention : l’action de grâce n’est pas à vivre seulement quand tout va bien. Mais nous avons à rendre grâce en tout temps. Non pas que l’on ait à remercier Dieu pour nos bourdes ou échecs… mais que l’on soit conscient que, de nos bourdes, Dieu saura faire une occasion de croissance et de progrès. Dieu n’attend pas de nous que nous soyons parfaits (notre intervenante ne s’est d’ailleurs pas gênée de partager qu’il lui arrive également de ressentir un sentiment d’échec à la fin de temps de catéchèse : « là, ça n’a franchement pas marché »).

Cette amitié avec Dieu nous invite aussi à voir Jésus comme le Sauveur. À ce propos, que mettons-nous derrière les mots « être sauvé » ? Être sauvé, c’est être guéri, pardonné (c’est la dimension du salut « par la négative », si l’on peut dire). Mais être sauvé, c’est aussi être illuminé, fortifié (dimension positive). S’adresser à Dieu pour lui demander « sauve-moi », cela peut impliquer l’une et l’autre dimension. À nouveau, c’est toute notre vie (dans ses échecs et ses réussites) que l’on est appelé à mettre sous le regard de Dieu.

Enfin, quelques « trucs et astuces » catéchétiques, que sœur Agathe a puisés dans sa propre expérience, ont permis aux participants de compléter leur boîte à outils personnels, en vue de mettre en œuvre une véritable pédagogie de la transmission. De quoi redonner un nouveau souffle pour poursuivre notre mission !

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Quelques semaines plus tôt, une autre formation donnée dans le cadre du Service de catéchèse s’est intéressée à une thématique pas si éloignée. En effet, le 23 janvier dernier, Catherine Ulrich-Tapparel est venue partager les résultats des recherches qu’elle a menées sur l’identité humaine et spirituelle de l’enfant et la manière dont on peut soutenir cette identité. Si sœur Agathe s’est intéressée à la figure du catéchiste (sa spiritualité, son intériorité), Catherine Ulrich s’est penchée sur les personnes auprès de qui les catéchistes sont souvent à l’œuvre, en l’occurrence les enfants. Et les deux points de vue sont importants : l’identité du catéchiste (apport de sœur Agathe) va définir son action (apport de Catherine Ulrich).

Cette action, nous a rappelé Catherine Ulrich, doit profondément prendre en compte la réalité des enfants et des dimensions constitutives de leur être : les enfants sont des êtres de relations (ils ont besoin d’être en relation) ; ils sont des êtres de désir (ils s’interrogent, ils veulent connaître) ; ils sont des êtres en devenir (dont nous sommes appelés à accompagner le processus). En même temps, ils portent en eux une certaine inquiétude fondamentale (on n’échappe pas aux questions sur la mort, par exemple) mais sont ouverts au monde qui les entoure et auquel ils se sentent appartenir (l’émerveillement de la création – on y revient – est donc à nourrir). Enfin, les enfants sont ouverts à quelque chose de plus grand, à ce qu’on peut appeler la transcendance (d’où la nécessité – pour aux aussi – de les aider à cultiver leur propre intériorité et leur vie spirituelle).

La prise en compte de ces dimensions aura évidemment des répercussions sur notre pratique catéchétique. Catherine nous en a partagé quelques exemples en guise d’impulsion :

  • Puisque l’enfant est un être de relation, on pourra être attentif à favoriser de saines relations au sein du groupe (les enfants craignent souvent d’être jugés ou de se tromper face aux autres), en prenant soin de souligner la relation première de tout être humain avec Dieu qui nous aime infiniment. De nombreuses histoires bibliques peuvent illustrer la complexité et la richesse des relations humaines.
  • Puisque l’enfant est un être de désir, on pourra le laisser exprimer son questionnement et lui apporter des éléments de réflexion et de réponse. Non pour lui imposer un savoir qui enferme, mais pour répondre à son désir de connaître. Les enfants ont besoin des réponses vraies; elles sont libératrices.
  • Puisque l’enfant est un être en devenir, on veillera à accompagner son développement, par exemple, par des jeux (jouer est un élément essentiel de l’univers des enfants) ou des espaces de créativité.
  • Puisque l’enfant porte en lui une inquiétude fondamentale, il faut qu’il puisse l’exprimer ouvertement; on pourra alors l’aider à relire les événements de la vie à la lumière de la foi chrétienne. Témoigner d’un Dieu incarné et sauveur, tout aimant, sera aussi un appui précieux.
  • Puisque l’enfant est ouvert au monde, on tâchera d’éveiller chez lui la contemplation et le soin de la création, don de Dieu.
  • Puisque l’enfant est ouvert à la transcendance, on l’aidera à développer sa vie spirituelle et intérieure, à bénir généreusement, à vivre des liturgies qui permettent d’approcher ce mystère.

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À chacun, à présent, de s’approprier ces impulsions pour les faire rejaillir dans notre ministère!

 


L’intervention de sœur Agathe en photos…