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Catéchuménat: impulsion pour l’année 2023-2024

Au début de cette nouvelle année pastorale, voici une nouvelle impulsion pour vivre l’accompagnement catéchuménal.

 

Soigner le temps du précatéchuménat : faire mûrir l’envie en choix conscient

« Jacob sortit de son sommeil et déclara : “En vérité, le Seigneur est en ce lieu ! Et moi je ne le savais pas !” » (Gn 28,16)

 

L’Enquête « catéchuménat 2023 » sur les baptisés de Pâques en France met en évidence que la plupart des personnes qui viennent demander le baptême ont déjà une vie spirituelle mais ne connaissent pas ou peu les « codes et la culture chrétienne » et peinent à « mettre des mots sur leur expérience de foi ».

Forte de ce constat, l’enquête invite à accorder un soin particulier au temps du « précatéchuménat », qui est le temps de l’accueil de la demande et de la première évangélisation (avant l’entrée en catéchuménat). Que ce temps puisse être vécu comme « un temps d’évangélisation destiné à faire mûrir une véritable volonté de suivre le Christ et de demander le baptême » (RICA, n.66). Qu’il soit un « temps béni d’apprivoisement réciproque, d’ajustement, d’amitié naissante, de témoignage, … où Jésus est au centre des conversations ; […] temps béni de découvertes et de semences » (Enquête, p. 11).

 

Voici quelques pistes pour vous aider à le vivre.
(Ces propositions s’inspirent du Guide du pré-catéhuménat à l’usage des accompagnateurs du diocèse de Saint-Étienne, 2021).


Concrètement.
Pour veiller au mûrissement, deux pistes d’action peuvent être bénéfiques : la relecture et l’orientation.

1.   La relecture : offrir du temps et une qualité d’écoute permettant à la personne d’exprimer ses motivations et ses craintes, ses découvertes et ses questionnements, de relire son histoire de vie en mettant progressivement des mots sur la présence de Dieu déjà à l’œuvre dans sa vie.

  • Pour aider à ouvrir le dialogue, on peut procéder par thèmes ou récits de vie.
  • D’un point de vue pratique pour l’accompagnateur : prendre des notes après la rencontre peut offrir des points d’appui pour la suite du parcours (événements de l’histoire de vie qui peuvent faire écho à une histoire ou à un personnage biblique ; représentations et images de Dieu partagées qui peuvent suggérer des thèmes à aborder et sur lesquels on pourra revenir dans la suite du cheminement pour aider à une prise de conscience des évolutions intérieures).
  • Une annexe est disponible dans la boîte à outils du catéchuménat (rubrique Impulsions d’année): elle offre des exemples et des pistes de relecture.

 

2.   L’orientation : si l’accueil est bien évidemment premier, il n’exclut pas un certain discernement et une présentation de la dimension temporelle du cheminement. En effet, le cheminement vers le baptême s’inscrit dans une certaine durée. Il s’agit à la fois de donner goût, tout en canalisant les impatiences pour aider le catéchumène à passer « de l’envie au désir ».

  • Gérer l’impatience : « Les catéchumènes, d’une manière générale, expriment beaucoup d’impatience et d’envie. Ils ont tendance à s’exprimer d’une manière désordonnée, ont envie de tout connaître, de brûler les étapes. Le rôle de l’accompagnateur est de les aider à prendre conscience de ce bouillonnement. Il sera nécessaire d’unifier, d’enraciner, d’ordonner, de mettre en cohérence… d’aider à reconnaître que Dieu n’est pas étranger à tout cela, de donner le goût de le connaître par Jésus… bref, de les aider à passer de l’envie au désir » (Guide, p. 10).
  • Discerner : l’accompagnateur, éclairé de la Parole de Dieu, veillera à donner avec bienveillance des outils de discernement pour que l’interlocuteur puisse poser par lui-même un regard sur son chemin de vie et de foi, en gardant à l’esprit que « nous sommes appelés à former les consciences et non à prétendre nous substituer à elles » (Amoris Laetitia 23). Cela se fera avec d’autant plus de délicatesse dans l’accueil des situations dites « irrégulières ». Dans ces situations, il peut être bon d’en discuter rapidement avec le curé de la paroisse et avec le service du catéchuménat.

 

Que ce temps du précatéchuménat nous aide à reconnaître avec Jacob que le Seigneur était déjà là même si nous ne le savions pas !